Face à la hausse de la demande en bois, à la transition écologique et à la recherche de nouveaux débouchés agricoles, de plus en plus d’entrepreneurs s’intéressent à la production de bois comme levier de diversification ou d’investissement à long terme. Est-ce réellement une bonne idée de se lancer dans cette activité ? Quels sont les atouts, les contraintes et les perspectives du marché ? Tour d’horizon des éléments à connaître avant de se lancer.
Une demande en bois en forte croissance
La demande mondiale en bois est portée par plusieurs tendances de fond :
- La construction bois, qui gagne du terrain face au béton et à l’acier, soutenue par les normes environnementales
- Le mobilier et l’aménagement intérieur, avec un retour du bois massif dans les tendances déco
- La production d’énergie biomasse (bûches, pellets, plaquettes) pour le chauffage domestique et collectif
En France, la filière forêt-bois pèse plus de 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires (données publiées par l’interprofession nationale France Bois Forêt) et offre des opportunités sur toute la chaîne de valeur, de la culture à la transformation. Pour les entrepreneurs, c’est un secteur porteur… à condition d’en maîtriser les spécificités.
Un investissement patient, mais potentiellement rentable
Produire du bois, ce n’est pas un projet à rentabilité immédiate. Planter des arbres, les entretenir, les voir croître… cela demande du temps. Selon les essences choisies, le cycle de production peut varier de 10 à 30 ans, voire plus.
Cependant, certains modèles économiques alternatifs émergent, notamment grâce à des essences à croissance rapide comme le paulownia, le peuplier ou le robinier. Ces arbres permettent d’atteindre une taille exploitable en 8 à 12 ans, réduisant ainsi l’horizon de retour sur investissement.
C’est dans ce cadre que certains investisseurs choisissent d’investir dans une plantation de paulownias, un arbre à croissance rapide, résistant à la sécheresse, et prisé pour son bois léger, stable et esthétique.
Quels sont les débouchés possibles ?
Le bois peut être valorisé de différentes façons selon l’essence, la qualité du tronc et les marchés visés :
- Bois d’œuvre : utilisé en menuiserie, construction, mobilier. Il nécessite un bois de qualité, bien formé
- Bois d’industrie : destiné à la papeterie, aux panneaux de particules ou à d’autres usages industriels
Bois énergie : utilisé pour la fabrication de pellets, de bûches compressées ou en chauffage collectif
Un positionnement clair en amont permet d’optimiser la gestion de la plantation, les coupes et les techniques d’entretien.
Des contraintes à bien anticiper
Se lancer dans la production de bois ne s’improvise pas. Parmi les principaux défis à relever :
- La gestion foncière : trouver une surface suffisante, au bon endroit, avec des sols adaptés
- Les aléas climatiques et sanitaires : sécheresses, tempêtes, parasites… la résilience des essences est un critère clé
- L’entretien et la taille : même les arbres à croissance rapide nécessitent un suivi technique rigoureux
- Les contraintes administratives : autorisations de coupe, plan simple de gestion, respect des réglementations forestières…
Il est conseillé de se faire accompagner par des experts forestiers, pépiniéristes ou coopératives pour maximiser ses chances de succès.
Une opportunité pour diversifier ses revenus ou verdir son patrimoine
Pour un agriculteur, un propriétaire foncier ou un investisseur à la recherche de placements verts, la production de bois peut représenter une opportunité stratégique. Elle permet :
- De valoriser des terres peu productives ou en friche
- De bénéficier de niches fiscales spécifiques (comme le régime Monichon ou le GFA forestier)
- De s’inscrire dans une démarche environnementale vertueuse (captation de COâ‚‚, biodiversité, ombrage des sols)
Investir oui, mais prudemment
Se lancer dans la production de bois peut être une excellente idée… à condition de bien cadrer son projet. Entre investissement de long terme, gestion rigoureuse et connaissance fine du marché, ce secteur offre des perspectives intéressantes, tant économiques qu’environnementales. Il est donc important de bien s’entourer et de penser ce projet comme un vrai engagement sur le temps long.